Projet


« Chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la
trahir ».
C’est sur ces paroles de sagesse empruntées à l’intellectuel martiniquais Frantz Fanon devenu
le chantre mondial de l’indignation contre toutes les formes d’injustice, que nous nous
interrogeons sur notre mission et notre rôle par rapport à l’histoire. Militer pour faire
triompher l’idéal de justice et de développement dont le Sénégal a besoin pour se développer,
est notre crédo. « BES DU ÑAKK », est une indignation devant la situation d’un Sénégal
incapable de créer les conditions d’une émergence sociale, politique et économique après
cinquante ans d’indépendance mais aussi, une volonté d’émancipation.
C’est pourquoi, notre responsabilité, dans un élan nouveau qui engendrera la société idéale de
justice du futur dont « BES DU ÑAKK » est l’heureux présage, doit être engagée pour un
Sénégal où il fera bon vivre. D’abord, à travers le choix judicieux du projet de société que
nous voulons pour le futur du Sénégal. Aujourd’hui avec l’interconnexion planétaire, la
question des priorités en termes de politique de développement est décidée en relation avec
les principaux acteurs de l’économie mondiale et de leur potentielle implication dans
l’économie nationale en termes de financement, d’investissement et de marchés pour savoir
dans quel monde nous allons agir.
La défense d’un système de santé publique accessible à tous, l’amélioration du système
éducatif pour le mettre aux normes des nouvelles exigences de développement et des
nouveaux défis économiques que sont la révolution numérique ou digitale qui se profile à
l’horizon de toutes les prospectives économiques ainsi qu’un Sénégal à l’air du pétrole et du
gaz devront occuper une place centrale dans notre action.
Aussi l’instauration d’un modèle économique qui favorise une modernisation de l’agriculture
et une industrialisation tournées vers l’amélioration du niveau de vie des populations et accès
sur les pôles de développement qui ont l’avantage comparatif le plus net en la matière
permettra d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030.
En outre notre ambition est la capitalisation sur l’intelligentsia et le savoir qui est devenu une
force productive immédiate. Il faut augmenter le nombre et l’équipement des établissements
de recherche pour améliorer la qualité de la recherche scientifique.
Sans oublier les énormes défis de croissance verte et de développement durable qui seront le
lot de l’économie de demain.
Il faut aussi réfléchir sur comment on passe du « connectif » qui est la réalité d’aujourd’hui au
« collectif » qui sera le grand projet des sociétés de demain où l’économie solidaire est une
piste sérieuse de la décroissance.
Ce qui appelle à une attitude de responsabilité dans l’engagement pour un monde meilleur où
nous devrons être à la hauteur des immenses défis de demain. Notre démarche est un choix du
projet de refondation nationale et des hommes de grande moralité qui porteront la parole du
projet de société qui est le nôtre. Dans ce vaste mouvement de la société civile pour la
refondation nationale « BES DU ÑAKK » qui axe sa philosophie sur un triptyque :
concertation, décision partagée et écoute citoyenne, reprend à son compte les
recommandations des assises nationales dont il a été partie prenante des travaux. Celles-ci
rappellent la nécessité de refonder un Etat Républicain et démocratique. Ainsi peut-on lire
dans ses conclusions : « C’est l’ensemble de l’arsenal institutionnel du Sénégal qui doit être
rebâti autour des thèmes suivants : projet de nouvelle constitution, espace de participation
citoyenne, ordonnancement institutionnel installant un juge des libertés, effectivité de
l’équidistance de l’Etat vis-à-vis des confessions et des confréries religieuses, instauration de
l’Etat de droit, rôle des ordres professionnels dans la régulation et le développement d’une
culture de l’excellence, de la transparence et de la qualité des services au profit du plus grand
nombre de citoyens. »
Face à l’ensemble de ces défis, il y’a une nécessité historique de participer au cadre d’un élan
d’indignation (BES DU ÑAKK) donnant sa place aux éléments techniques, culturels et
religieux qui font la richesse et la force de notre nation pour trouver un développement
harmonieux. Il faudra surtout rompre avec la culture de l’immédiateté dans les décisions
politiques qui sert à assurer la survie des appareils politiques et réhabiliter le temps long dans
les décisions politiques pour servir les intérêts du peuple en engageant des chantiers de
développement dont les fruits seront récoltés par les prochaines générations.
Ainsi pourrons nous prendre toute notre place de nation libre et être présente par la substance
de notre apport utile à l’humanité au rendez-vous du « donner et du recevoir » dont parlait le
poète président Senghor.